Février est vraiment un mois pourri.
Il fait froid, il neige. Je dois remplacer mon abonnement de métro et je suis déjà ruinée à cause des soldes. Les magasins vendent des tee-shirts alors que les vacances, c'est dans 6 mois et, comme si ça ne suffisait pas, il y a la SAINT-VALENTIN : cette fête commerciale dont le côté sexiste empire d'année en année.
Mention spéciale accordée à brico cette
année : vu sur facebook
*POUR ELLE :
- L'APPLIQUE MURALE WINX DE LUCIDE
- LE SET LOUNGE
JULIETTA - LE SPA INTEX
7,99€)
*POUR LUI :
- LA PERCEUSE à PERCUSSION SANS FIL WORX
- -21% SUR TOUS LES COFFRES à OUTILS
VIDES (SAUF BASELINE) - LA PERCEUSE-VISSEUSE SANS FIL MAKITA
- LE METRE LASER DIGITAL SENCYS
À la Saint-Valentin, c'est le mec qui réserve le resto (et le paye), achète des fleurs, des « moments beauté, détente, bien être » tandis que la fille s'extasie du fait qu'il soit si romantique. Elle lui offre une perceuse symbole de virilité.
En plus cette année, on cumule avec la même semaine une autre plaie de février pour le sexisme : le
carnaval. Vive les filles princesses ou infirmières sexy et les garçons super-héros.
Il y a quelques années, je boycottais les enseignes sexistes.
Aujourd'hui, si je fais ça, je meure de faim et de froid ou je vais vivre en autosuffisance dans un coin sans internet.
J'ai reçu le bouquin « Les pubs
que vous ne verrez plus jamais 2, spécial sexisme » et
franchement, aujourd'hui, je n'arrête pas de voir des publicités que j'aurais
espéré ne plus jamais voir !
Je ne sais pas ce qui est pire entre
cette overdose de rose sur les emballages pour vous faire payer le
même produit plus cher et cette impression quand il y a deux rayons,
un pour chaque genre, que celui des femmes est étiqueté IDIOTE.
Comme on peut le lire sur le site Marre du rose,
« Aujourd’hui, le constat
est sans appel : malgré de minces évolutions de la part
de quelques fabricants et vendeurs, le monde des jouets est
non mixte. Et chaque enfant se voit réduit de 50% de ses
capacités : aux filles l’intime et le relationnel, aux garçons la
place active dans la société.
En plus de stéréotyper les genres, le marché
des jouets régresse et opère un come-back aux années
50. »
On lira aussi l'analyse de MrMondialisation sur le phénomène rose/girl power: « on y découvre que
c’est la logique capitaliste qui a profité de l’émancipation de la Femme pour en faire un objet de consommation »
Il y a quelques années, un documentaire diffusé sur arte m'a interpellé sur cette sorte d'injonction pour les femmes à être super contente d'être des potiches si elles sont roses. On devrait le recommander comme objet médiatique d'utilité publique.
Tout ceci pour dire qu'il faut résister aux costumes de carnaval neuneu et à la Saint-Valentin, si ce n'est pour nous, au moins pour l'exemple qu'on donne aux générations suivantes.
Pour résister, si vous passez par Paris, rendez-vous à la librairie BDNET Bastille qui proposait une vitrine « marre du rose » et une super sélection de bouquins anti-sexistes pour les enfants.
Je vous conseille aussi l'atelier SLIME (retrouvez ma recette ici). J'ai testé le projet sur une cinquantaine d'enfants et TOUS les garçons voulaient des paillettes : un régal.
